Intestin

Parlons de… types de selles: ce qu’elles révèlent sur votre état de santé

Temps de lecture: 3 minutes

Sommaire

Chaque jour, nous produisons 150 à 300 grammes de selles

Bien qu’elles fassent partie intégrante de notre quotidien, les selles restent un sujet tabou. Beaucoup de personnes ressentent de la gêne à en parler, même avec un professionnel de santé, ou éprouvent des difficultés à utiliser des toilettes publiques ou celles d’autrui, par honte. 

Souvent considérées comme de simples déchets sans importance, les selles sont pourtant des indicateurs de notre santé. Il suffit de penser à leur impact sur notre qualité de vie lorsqu’elles deviennent irrégulières, comme en cas de constipation ou de diarrhée. 

L’aspect de nos selles peut en dire long sur notre état de santé. Apprenons à distinguer les signes d’un transit en bonne santé de ceux qui méritent notre attention.

Composition des selles : Comment les selles se forment-elles dans l'intestin ?

Les selles sont le résidu de la digestion des aliments après leur passage dans l’ensemble du système digestif. Elles permettent à l’organisme d’éliminer les substances non digérées ainsi que certains déchets et toxines. Tout ce que nous consommons passe d’abord par l’estomac, où commence la digestion, avant de poursuivre son chemin dans l’intestin. 

C’est dans l’intestin que la digestion s’achève et que les nutriments (comme le glucose, le fructose, les acides aminés, les acides gras ou encore les minéraux) sont absorbés : ils passent alors dans le sang pour être distribués aux organes. Mais tout ce que nous ingérons n’est pas forcément absorbé.

Les substances telles que les fibres, par exemple, continuent à descendre dans l’intestin et rejoignent les matières non digérées, les bactéries appartenant à la flore intestinale, le mucus, les cellules intestinales à renouveler et les liquides. C’est ainsi que se forment les selles. Les selles humaines sont composées de 75 % de liquide et de 25 % de matière solide. Parmi les composants solides, outre ceux déjà cités, on trouve la stercobiline.

les mains d'une femme enserrant son ventre

Cette molécule est un produit final de dégradation de l’hémoglobine. Elle apparaît au cours de la digestion intestinale, après que l’hémoglobine ait précédemment été transformée en bilirubine. 

La stercobiline est de couleur brune et est responsable de la coloration de nos selles.

Selles nauséabondes : pourquoi les selles sentent-elles mauvais ?

Un homme en t-shirt bleu se couvre le nez avec un geste de mécontentement dû à une mauvaise odeur

Lorsque l’on évoque les différents types de selles, la première caractéristique qui nous vient à l’esprit est sans doute l’odeur désagréable. Mais pourquoi les selles dégagent-elles une telle odeur ? 

Ceux qui restent dans l’intestin sont fermentés par les bactéries du microbiote intestinal, qui les transforment en molécules appelées amines.

Certaines de ces amines sont malodorantes et, en se retrouvant dans les selles, leur confèrent leur odeur caractéristique. L’odeur des selles dépend donc principalement de deux facteurs : les acides aminés et le microbiote. Si l’un de ces éléments est altéré, même légèrement, cela peut entraîner une variation de l’odeur. 

Une consommation excessive de protéines, des maladies qui réduisent l’absorption des acides aminés (maladie cœliaque, maladie de Crohn, pancréatite) ou une dysbiose (altération de la composition du microbiote) peuvent rendre les selles encore plus malodorantes.

Aspect des selles : Que peut-on comprendre ?

Elles sont généralement brunes, malodorantes et cylindriques, car elles ont la forme du rectum d’où ils proviennent. 

Toutefois, dans certaines conditions, la forme et la couleur varient. Cela dépend souvent du régime alimentaire, mais il arrive qu’une altération de l’apparence soit le signe d’une pathologie. Ainsi, les différents types de selles jouent un rôle important en nous alertant.

À quoi doivent ressembler les selles pour être considérées comme saines ? Examinons les variations possibles de leur couleur : 

  • Selles claires, blanches ou grises. Elles sont le signe d’une carence en bile. Nous pouvons supposer que le foie et la vésicule biliaire ne fonctionnent pas correctement, ou qu’il y a une obstruction des voies biliaires ou des calculs dans la vésicule biliaire. 
  • Présence de mucus blanc dans les selles. Il peut s’agir d’un symptôme de la maladie de Crohn. 
  • Selles vertes. Cela peut être dû à des compléments alimentaires à base de fer ou à des aliments riches en chlorophylle (épinards, choux, brocolis, concombres, courgettes, kiwis). Si la nourriture n’est pas en cause, elles indiquent un passage trop rapide dans l’intestin, de sorte qu’elles n’ont pas eu la possibilité d’absorber la bile et la stercobiline. 
  • Selles jaunes. Elles peuvent se présenter sous la forme d’un film huileux jaune, parfois avec des gouttes de graisse visibles même à l’œil nu. La raison peut résider dans une alimentation trop riche en graisses, en carottes ou en boissons jaunes. Toutefois, dans la plupart des cas, des selles jaunes sont le signe d’une obstruction des voies biliaires, d’une maladie cœliaque ou d’une pancréatite. Lorsque le pancréas ne fonctionne pas correctement, les enzymes nécessaires à l’absorption des graisses deviennent insuffisantes.
  • Selles noires ou foncées. Plusieurs facteurs peuvent en être la cause. Cela peut résulter de la prise de certains médicaments, comme l’aspirine, l’ibuprofène ou des suppléments de fer, ainsi que de la consommation d’aliments foncés tels que les myrtilles, la réglisse ou le chocolat. Cependant, dans les cas les plus graves, une couleur foncée des selles peut indiquer une hémorragie intestinale.
  • Selles rouges. Elles peuvent être dues à la consommation d’aliments comme les betteraves, les tomates ou des boissons rouges. Cependant, si l’alimentation n’est pas en cause, cela pourrait indiquer une plaie dans la dernière partie de l’intestin ou au niveau de l’anus, comme des fissures, des hémorroïdes ou une colite ulcéreuse.

Dans de tels cas, il est toujours préférable de consulter votre médecin pour des examens spécifiques. Si vous avez l’impression d’expulser des selles étranges, ne sous-estimez pas ce signal que vous envoie votre corps ! En plus de la couleur des selles, leur forme peut également varier et être un indicateur important de votre santé. Les changements dans la forme des selles peuvent résulter de différents facteurs, tout comme les variations de couleur. Pour mieux comprendre ces changements, l’échelle de Bristol, développée dans les années 90, propose une classification en sept types de selles.

  • Type 1 : selles séparées en petits morceaux durs, semblables à des boulettes – souvent comparées à des excréments de chèvre. Ce type traduit une constipation sévère.
  • Type 2 : selles en forme de saucisse, mais grumeleuses – également un signe de constipation.
  • Type 3 : selles en forme de saucisse avec des fissures à la surface – considérées comme normales.
  • Type 4 : selles lisses et molles, de forme allongée – elles sont parfaitement physiologiques.
  • Type 5 : selles molles, formées de morceaux bien séparés – peuvent indiquer une diarrhée légère ou être liées à un syndrome de l’intestin irritable (SII).
  • Type 6 : selles très molles, aux contours irréguliers – signe d’une diarrhée modérée.
  • Type 7 : selles complètement liquides, sans morceaux solides – il s’agit d’une diarrhée sévère, pouvant être causée par une infection, une intoxication alimentaire, ou certains médicaments (antibiotiques, chimiothérapie…).

Parmi ces sept types, seuls les types 3 et 4 indiquent des selles normales.

Problèmes de constipation ?

Si vos selles sont de type 1 ou 2, vous souffrez probablement de constipation. Outre la forme et la consistance des selles, c’est également la fréquence à laquelle vous allez aux toilettes qui permet de savoir si vous êtes constipé ou non. On parle de constipation lorsqu’il y a moins de trois évacuations par semaine, généralement associées à un effort ou à une sensation d’évacuation incomplète. 

Les causes de la constipation peuvent être les suivantes : 

  • Déshydratation 
  • Carence en fibres 
  • Réprimer la pulsion lorsqu’elle se présente 
  • Sédentarité 
  • Stress 

Ne pas aller aux toilettes régulièrement est un problème. Non seulement parce que dans la plupart des cas, cela crée une sensation d’inconfort , de ballonnements et des douleurs abdominales, mais également parce que la rétention des selles dans le rectum et les efforts de défécation peuvent provoquer des fissures ou un syndrome hémorroïdaire (les hémorroïdes s’enflamment, gonflent et peuvent saigner). 

Femme en pull rose appuyant sur son abdomen avec les deux mains en raison d'un inconfort digestif

Cependant, il est possible de résoudre les problèmes de constipation en faisant attention au mode de vie : 

  • Buvez beaucoup, au moins 1,5 litre d’eau par jour. Si vous oubliez ou n’avez pas soif, gardez toujours une bouteille ou une gourde sur vous et, lorsque vous la regardez, buvez-en une gorgée. Progressivement, cela deviendra une habitude saine. 
  • Consommez au moins 30 g de fibres par jour. Attention, 30 g de fibres, ce n’est pas la même chose que 30 g de légumes, c’est beaucoup plus. Pour simplifier, veillez à ce que chacun de vos repas comprenne un aliment riche en fibres. 
  • N’attendez pas pour aller aux toilettes dès que vous en ressentez le besoin, peu importe où vous vous trouvez. Il n’y a aucune raison d’avoir honte d’un besoin physiologique. Si vous êtes gêné par l’hygiène des toilettes publiques, emportez des lingettes désinfectantes avec vous.

Accordez-vous 30 minutes par jour ou quelques heures par semaine pour pratiquer l’activité physique qui vous plaît le plus. Si vous n’avez vraiment pas le temps, utilisez autant que possible vos jambes pour vos déplacements quotidiens. Organisez avec des amis ou des collègues une promenade à l’heure du déjeuner, une course ou une séance de natation après le travail. Cela vous aidera à lutter contre le stress et la sédentarité. 

Quels sont les aliments qui aident à avoir des selles régulières ?

Il est certain que l’alimentation joue un rôle dans la régularité intestinale, la constipation ou la diarrhée. Les aliments qui aident le plus à régulariser le transit en cas de constipation sont ceux qui contiennent des probiotiques et des prébiotiques. Les premiers comprennent le yaourt et le kéfir, les seconds les céréales complètes, les légumineuses, les fruits et les légumes.

Variété d'aliments riches en fibres tels que les légumes, les grains entiers, les légumineuses et les graines sur une table en bois

Voyons quelques exemples d’aliments et comment les intégrer dans votre journée de repas : 

  • Petit déjeuner : flocons d’avoine, yaourt ou kéfir, graines de lin et de chia, kiwi, prunes, poires et pommes cuites. 
  • En-cas : smoothies et jus de fruits et légumes, fruits frais, fruits secs oléagineux. 

Déjeuner et dîner : salades composées, salades de céréales complètes (épeautre, orge, riz), pâtes complètes aux légumes, soupes de céréales et de légumineuses, légumes secs, boulettes de légumineuses, crèmes ou veloutés, soupes de légumes ou purées de légumes. 

N’oubliez jamais que les fibres seules ne suffisent pas. Si vous n’introduisez pas également une quantité suffisante de liquides (eau, tisanes), vous risquez d’obtenir l’effet inverse. 

L’alimentation est le principal remède naturel contre la constipation, mais si cela ne suffit pas, il est possible d’utiliser des substances naturelles qui traitent le problème tout en respectant le corps et l’intestin.

Autres articles à ne pas manquer

Remèdes naturels contre la diarrhée : les questions qui nous sont le plus souvent posées

Somnolence après avoir mangé: quel rôle joue l’intestin et comment l’aider

Colite : que manger au petit-déjeuner ? Questions et réponses